Samuel Eto'o : "J'aurais pu ĂȘtre Ballon d'Or"
CLIQUER POUR VOIR TOUTES LES IMAGES




Publié le : 2014-03-28 06:58:07
"Pour moi, toute vĂ©ritĂ© est bonne Ă  dire." Samuel Eto’o a Ă©tĂ© fidĂšle Ă  sa devise dimanche, lors de lÂ’Ă©mission dominicale de la chaĂźne BeIN Sport. Le capitaine des Lions Indomptables n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  Ă©gratigner le monde du football, distillant de nombreuses piques Ă  lÂ’Ă©gard notamment de son ancien entraĂźneur Ă  Barcelone, Pep Guardiola, ou des dirigeants du football camerounais. L’actuel attaquant de Chelsea est Ă©galement revenu sur lÂ’Ă©chec des Lions au Mondial-2010 ou encore sur la Coupe du monde qui se profile au BrĂ©sil.

Real Madrid

Le joueur est arrivĂ©e en 1996 au Real Madrid aux cĂŽtĂ©s des stars Raul, Hierro, Redondo, Seedorf, Mijatovic. "CÂ’Ă©tait l’espoir, le dĂ©but d’un rĂȘve. Mais mon rĂȘve est devenu un cauchemar, raconte Samuel Eto'o. Car je ne pouvais pas faire mon mĂ©tier qui est de jouer au football. J'Ă©tais entrĂ© dans un bras de fer avec le prĂ©sident. C'est pour ça que j'ai dĂ» partir. Je suis allĂ© dans un petit club Ă  Leganes, puis Espanyol Barcelone puis j’ai connu le bonheur Ă  Majorque."

FC Barcelone

"J’avais un rĂŽle trĂšs important dans le vestiaire. Je pouvais tout dire Ă  n’importe qui en le regardant dans les yeux. La force du Barça, c’est que cÂ’Ă©tait un groupe de jeunes qui aimaient s’amuser ensemble. On partageait plus qu’un match de football."

"Ronaldinho Ă©tait le meilleur joueur au monde, voir mĂȘme le meilleur joueur de tous les temps. Mais un joueur qui ne s’entraĂźne pas tous les jours, Ă  un moment donnĂ©, il le paye cash. Au bout de deux ans on t’oublie. Le football va tellement vite qu’il y aura toujours un autre gamin qui va naĂźtre et qui sera encore plus fort."

"C’est moi, Ă  la mi-temps en 2006, qui ai parlĂ© dans le vestiaire alors que l’on perdait face Ă  Arsenal lors de la finale de la Ligue des champions. Ce n’est pas l’entraĂźneur Frank Rijkaard. J’ai parlĂ© et, quand on est revenu, on a vu un autre Barça et on a gagnĂ©."

Pep Guardiola

À peine arrivĂ© Ă  la tĂȘte du Barça, Guardiola avait dĂ©clarĂ© vouloir se passer de Ronaldinho, Deco et Eto’o. "J’ai rappelĂ© Ă  Guardiola qu’il n’a jamais Ă©tĂ© un grand joueur mais un bon joueur. [...] Comme entraĂźneur, il n’avait rien dĂ©montrĂ©. Il ne connaissait pas l’histoire du vestiaire. [...] À cette Ă©poque, j’avais reçu une belle offre pour aller jouer six mois en OuzbĂ©kistan, payĂ©e 26 millions de dollars. Pep m’a dit d’y aller car cela allait me faire du bien. Mais je lui ai dis : ‘Non je ne pars pas. Celui qui va te faire gagner, c’est Eto’o et tu viendras me demander pardon.’ Je suis restĂ© Ă  ma place et j’ai continuĂ© Ă  m’entraĂźner. [...] J’ai marquĂ© mes 35 buts, cette saison-lĂ , qui lui ont permis de tout gagner et il Ă©tait bien content."

"Il m’a manquĂ© de respect ouvertement et Ă  plusieurs reprises. Il voulait changer les numĂ©ros de maillots et donner le 9 Ă  ‘Titi’ Henry. Je ne pouvais pas l’admettre. J’ai beaucoup fait pour le club, que cela soit sur le terrain ou en dehors. J’ai toujours Ă©tĂ© lĂ  pour tous mes coĂ©quipiers."

"Pep voulait me donner des leçons d’attaquant mais je lui ai dit qu’il avait Ă©tĂ© milieu de terrain et pas un grand attaquant."

Andres Iniesta

"Pour moi, le meilleur joueur au monde c'est Andres Iniesta. Pas grand monde ne parle de lui mais je l’ai toujours trouvĂ© exceptionnel. C'est le joueur qui interprĂšte le mieux le football. Il joue simple, facile, met ses coĂ©quipiers dans les meilleures conditions et marque des buts importants."

PSG

"J’aurais pu jouer au PSG Ă  lÂ’Ă©poque de Luis Fernandez (1994 – 1996). On en avait discutĂ© lors d’un dĂźner. Mais ça ne s’est pas fait."

"Pareil, Ă  lÂ’Ă©poque de Leonardo, j’aurais dĂ» venir Ă  Paris. Mais ce nÂ’Ă©tait vraiment pas facile. C’est dommage car je suis supporter du Paris Saint-Germain et que j’aurais vraiment aimĂ© y jouer."

PSG - Chelsea en quarts de finale de Ligue des champions

"Je suis trĂšs content car j’ai toujours rĂȘvĂ© de jouer au Parc des Princes. Malheureusement ma blessure, samedi, face Ă  Arsenal ne me permettra peut-ĂȘtre pas d’ĂȘtre lĂ . Mais je vais travailler pour ĂȘtre lĂ ."

Son entraßneur José Mourinho

"JosĂ© a quelque chose dans l’approche des matches que d’autres n’ont pas. J’ai connu beaucoup d’entraineurs mais c’est vrai qu’il est unique au niveau de la motivation. C’est incroyable. À l’approche d’un match, il devient quelqu’un d’autre. À certains moments, il perd parfois la raison comme il l’a fait avec moi. Mais cÂ’Ă©tait la premiĂšre fois qu’il s’attaquait Ă  l'un de ses joueurs. D’habitude il prend la pression sur lui."

La polémique de Mourinho sur son ùge

"Non, ça ne m'a pas touchĂ©. Que voulez-vous que je dise ? MĂȘme si je suis vieux, je n’ai pas arrĂȘtĂ© de marquer des buts mais je ne peux pas le faire du banc de touche ou des gradins, et encore moins si je suis chez moi dans mon salon. MĂȘme si je suis vieux, je sais encore marquer des buts, mais la dĂ©dicace, cÂ’Ă©tait pour mon jeune frĂšre Demba Ba. Je lui avais dit avant le match : ‘Mon prochain but, je ferai le vieillard’."

Cameroun

"LÂ’Ă©quipe nationale du Cameroun est la meilleure Ă©quipe africaine. Il y a Ă©normĂ©ment de talents dans notre Ă©quipe. Un entraĂźneur qui prend cette Ă©quipe, il doit avoir un certain passĂ©, avoir du prestige. C’est comme entraĂźner le BrĂ©sil, l’Angleterre ou entraĂźner la France…"

Mondial-2010 - Élimination du Cameroun au 1er tour avec 0 point

"Pendant cette Coupe du monde, je crois qu’on n’a pas compris notre mission, les joueurs ne l’ont pas comprise... Les dirigeants, je n’en parle mĂȘme pas. Par contre, s’il y a bien un entraĂźneur qui a mĂ©ritĂ© cette Ă©quipe, qui pouvait changer quelque chose au niveau sportif, cÂ’Ă©tait Paul Le Guen. Les joueurs n’ont pas jouĂ©, les dirigeants complices ont tout manigancĂ© pour que certains joueurs ne jouent pas… Il y avait deux camps, mais je crois que mes jeunes frĂšres ont compris beaucoup de choses. Moi aussi j’ai compris."

Mondial-2014

"Quatre ans aprĂšs, j’espĂšre que l’on a appris de nos erreurs. Si on s’organise, on peut faire de grandes choses avec cette Ă©quipe, car il y a Ă©normĂ©ment de talent. En 17 ans en sĂ©lection, je n’avais jamais pris autant de plaisir que contre la Tunisie [en barrages du Mondial, NDLR]. JÂ’Ă©tais heureux de voir ce que ces gamins pouvaient faire. À la fin de la rencontre, je me suis retrouvĂ© pasteur, joueur, entraĂźneur, DJ…"

"La seule chose que je souhaite pour mon pays, c’est ce qu’il y a de meilleur et que ceux qui ont les capacitĂ©s Ă  certains postes, qu’ils soient Ă  ces postes. Si on ne fait pas bien les choses, ceux qui dirigent le football mondial continueront de nous traiter avec moins de respect que d’autres."

Racisme

"Nous, les Africains, on se sent parfois dĂ©favorisĂ©. Quand je suis arrivĂ© au Barça, j’ai dit : ‘Je vais travailler comme le Noir que je suis pour vivre comme vous les Blancs.’ Il faut faire trois ou quatre fois plus que les autres pour ĂȘtre reconnu. Je n’ai pas toujours Ă©tĂ© reconnu. J’aurais pu ĂȘtre Ballon d’Or europĂ©en une ou deux fois, mais je ne l’ai pas Ă©tĂ©. Je ne le rĂ©clame pas, car le plus important pour moi ce sont les titres collectifs. Mais vu que ces trophĂ©es existent, j’aurais pu les gagner comme d’autres grands champions d’ailleurs, comme Maldini. Je suis africain, fier de l’ĂȘtre et quand je suis dans un stade de football je ne veux pas seulement montrer que je suis un bon footballeur, mais que je suis un Africain. Il faut que l’on sache qu’il y a d’autres Africains qui sont peut ĂȘtre encore meilleurs que moi."

"Mardi [18 mars, NDLR], je jouais contre Galatasaray et je n’avais jamais vu cela ailleurs, tout un stade qui acclamait un petit 'nĂ©gro', Didier Drogba, qui reconnaissait sa valeur. CÂ’Ă©tait du jamais vu. Moi, je suis revenu Ă  Barcelone, le public me sifflait. Je me suis dit que ce nÂ’Ă©tait pas possible."

Sa mĂšre

"Pour nous, Africains, arriver en Europe, c’est un miracle. RĂ©ussir aprĂšs ce que vous entreprenez, c’est un autre miracle. Rien n’a Ă©tĂ© facile pour moi. Le jour oĂč j’ai eu la chance de pouvoir dire Ă  ma mĂšre : 'Aujourd’hui tu ne vendras plus jamais de poissons', cÂ’Ă©tait dĂ©jĂ  une rĂ©ussite pour moi. Car cÂ’Ă©tait une souffrance de voir ma mĂšre se rĂ©veiller Ă  2 heures du matin pour aller acheter du poisson qu’elle devait ensuite revendre au marchĂ©. AprĂšs ça, je me suis dit que je pouvais devenir le meilleur."

France 24
Commentaires.
  • MyPassion

    Nom Utilisateur
    Date Commentaire

    ici le commentaire sur l'article concerné par l'utilisateur.
Laisser un commentaire.