Juan Mañe Ondo : « Nous comptons être une équipe régulière sur la scène africaine »





Juan Mañe Ondo, le promoteur de Futuro Kings FC et Malabo Kings Basket-Ball, est revenu sur l’épisode du match amical manqué face à Bamboutos et en a profité pour nous dire un mot sur ses projets qu’il porte en Guinée Equatoriale dont le but est le développement du sport.

Vous êtes si jeune mais vous vous êtes investis dans le sport. D’où vous provient cette passion pour le sport ?

Après mes études en droit aux Etats Unis et au Canada, je suis revenu voir comment aider mon pays dans n'importe quel domaine. Plusieurs africains après leurs études à l'extérieur y restent souvent alors que notre continent a besoin de toutes ses têtes pleines pour se développer. Les gens ne viendrons pas d'ailleurs pour développer notre continent, ce sont nous-même les africains qui avons ce devoir.

Cette volonté de rentrer aider mon pays est venu du fait que durant mon séjour aux USA et au Canada, j'ai vu des choses bien faites et ce sont des êtres humains comme nous, qui ont fait les même études que nous, qui ont les mêmes compétences que nous et souvent moins que nous même qui construisaient tout cela. C'est ce qui a motivé mon retour pour contribuer au développement de mon pays, de notre continent. Les équipes sportives aux USA et partout ailleurs sont gérées par des hommes comme nous, certains étant des personnes avec qui on a cheminé ensemble. Pourquoi pas en Afrique, pourquoi pas dans mon pays, voilà ce qui m'a motivé et j'ai décidé de rentrer construire et bâtir ce grand projet pour le bien de mon pays, de notre continent.

Le gouvernement à lui seul ne peut pas résoudre tous les problèmes, il a besoin de l'apport de tous les citoyens et c'est dans cet élan que je m'inscris. A mon retour j'ai observé et je me suis posé la question de savoir quel était le domaine dans lequel je pouvais m'investir. J'ai remarqué que le sport qui est pour moi une passion avait besoin d'un coup de pouce pour se développer et je n'ai pu rester insensible face à toute cette jeunesse qui avait besoin que d'un encadrement propice pour faire éclore leur talent. J'ai donc mis sur pied une équipe de basketball Malabo Kings qui connaît un succès et est trois fois champion d'Afrique centrale. Après cela,  j'ai remarqué que Mongomo avait besoin d'un rayonnement sur le plan sportif, ce qui m'a amené à mettre sur pied Futuro Kings qui est une fusion entre Estrela do Futuro et Malabo Kings.

On sait souvent qu’en occident, c’est plus facile à implémenter les projets. La réalité avec l’Afrique est souvent différente. Est-ce que vous ne rencontrez pas des difficultés dans la mise sur pied de vos projets ?

  Les difficultés de mettre en place ce type de projet sont énormes. Mais il ne faut jamais s'arrêter face aux difficultés, il faut trouver le moyen de les contourner pour atteindre les objectifs. Quand j'ai commencé avec Malabo Kings, on a mis la barre tellement haute qu'on a remarqué qu'on était mieux structuré que notre fédération de basketball. Il y a eu des difficultés liées aux programmations des matchs, on était même amené à souvent  financer les déplacements. Les officiels venaient souvent en retard Mais cela ne nous a pas découragés, le travail qu'on fait continuellement est le plus important.

Vous aviez un match amical contre Bamboutos qui a été malheureusement annulé. Qu’est ce qui s’est passé ?

Bamboutos c'est l'un des meilleurs clubs ici au Cameroun et cela nous a motivé à jouer un match amical avec eux. Nous les avons invités, nous avons assumé toutes les charges liées à leur déplacement, mais pour des raisons administratives de dernière minute, le match n'a pas pu se jouer, et nous avons convenu d'un report pour une date ultérieure. Nous nous sommes excusés auprès des dirigeants de Bamboutos par correspondance. La relation que nous avons nouée ensemble va nous permettre de travailler en collaboration à l'avenir. D'ici le 19 janvier le championnat va être lancé, mais avant nous allons trouver le moment adéquat pour disputer ce match amical. C'est une équipe qui est très supportée pas seulement au Cameroun, mais aussi en Guinée Équatoriale et le jour du match, je vous assure que le stade était presque plein au moment où nous avons annoncé le report du match aux supporters. Nous nous en sommes excusés et avons promis de tout faire pour leur donner ce plaisir.

Quels sont vos ambitions avec votre équipe de football Futuro Kings FC ?

Le projet Futuro Kings a trois aspects, premièrement sur le plan international nous voulons être représenté chaque année dans les compétitions CAF, deuxièmement la relève qui passe par la formation et enfin les infrastructures ; et à cet effet nous sommes entrain de travailler pour avoir non seulement un centre de formation digne de ce nom incluant notre terrain d'entraînement, et après  construire notre propre stade pour nos matchs nationaux et internationaux. La rentabilité est également un aspect important dans un projet et à cet effet nous sommes entrain de travailler non seulement sur notre visibilité, mais aussi une structuration qui nous permette non seulement d'être une équipe compétitive sur le plan national et international, et avoir des bons produits qui peuvent être positionnés sur le plan international, tout en développant le marchandising pour optimiser nos revenus.

À court terme, nous ambitionnons d'être champion et aussi remporter la coupe nationale. À moyen terme, nous comptons être une équipe régulière sur la scène africaine et à long terme, nous comptons être une grande équipe qui s'impose sur la scène internationale en remportant des titres ;

C'est un projet solide, je me suis bien entouré des personnes qui maîtrisent la chose footballistique. Mais les portes ne sont pas fermées, au contraire, nous sommes à l'écoute de tout conseil qui puisse apporter un plus au projet. Avec mon équipe, on veut grandir pour un jour être à la hauteur des équipes comme le TP Mazembé, Orlando pires, Al Ahly, afin qu'on puisse voir aussi une équipe de notre sous-région remportée les compétitions CAF, car ça fait longtemps que cela n'est plus arrivé.

Parlant de votre entourage dans le développement de vos projets, on a remarqué la présence de l’agent de joueur camerounais Jean Claude Kepsu. Quel type de relation avez-vous avec lui ?

Jean Claude Kepsu c'est quelqu'un qui a beaucoup d'expérience, je suis un jeune qui n'a pas une grande connaissance dans le sport de par ma formation de juriste, mais ma passion pour le sport sans faille m'oblige à faire quelque chose pour aider mon pays. Son apport est d'une grande utilité pour notre projet et nous apprenons chaque jour à ses côtés. Je suis satisfait de notre collaboration car c'est un véritable professionnel.

Quels sont vos rapports avec la fédération guinéenne de football ?

Nous avons de très bons rapports avec la fédération, nous sommes une jeune équipe et nous sommes là pour jouer notre partition au développement de notre football. Nous remercions la fédération pour les efforts consentis pour l'accompagnement des clubs. l'État n'est pas en reste et la politique qui est aujourd'hui mise en place commence à porter ses fruits, et Futuro Kings fait partie de ses fruits.

Avant le début du championnat, vous avez prévu un stage au Gabon. Pourquoi avoir choisi le Gabon pour préparer la saison ?

Comme vous pouvez le constater, nous restons africains dans notre démarche et nous voulons œuvrer pour le développement du sport africain. C'est pourquoi au lieu d'aller se préparer en Europe, nous avons opté de rester en Afrique. Nous allons peaufiner notre préparation au Gabon pour deux semaines du 02 au 15 janvier 2019 car Mongomo et Libreville sont proches. Sur le plan économique, c'est aussi important pour nous les africains car lorsqu'on va se préparer au Gabon par exemple, les hôtels font des rentabilités, sur le plan sportif il y a des matchs amicaux et ça nous permet de nous évaluer avec d'autres équipes de la sous-région avant d'affronter plus tard celles huppées d'Afrique.

Est-ce que vous privilégier certaines nationalités dans l’accompagnement de vos projets ?

Nous travaillons avec toutes les nationalités sans distinction. Notre entraîneur principal est un gabonais, notre manager, médecin et préparateur physique sont des camerounais, donc nous nous faisons accompagner par toutes les expertises de toute nationalité.

Interview réalisée par Léger Tientcheu

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